Le logiciel libre, la formation et les métiers de l'informatique

Cela fait un certain temps que plusieurs d'entre nous soulignent l'importance des logiciels libres dans la formation des étudiants: pour les étudiants en Informatique, c'est la possibilité d'accéder à une formation de meilleure qualité, sans limites artificielles sur ce qui est accessible comme code source et ce qui ne l'est pas; pour les étudiants dans toutes les disciplines, c'est la garantie d'une véritable égalité des chances, les logiciels libres pouvant être utilisés sans entrave même en dehors des logithèques universitaires.

On trouve sur le blog de Stefane Fermigier un communiqué de presse que le Syntec Informatique vient de publier, résumant les recommandations d'un rapport commandité par l’OPIIEC, organisme paritaire chargé d’orienter la politique de formation professionnelle en France dans le secteur de l’informatique.

En ces moments d'agitation, avec certaines d'entre nous qui agitent le spectre d'un asservissement aveugle de l'Université aux intérêts marchands, il est quand même rafraichissant de lire certaines de ces conclusions et recommandations...

On y trouve par exemple ce qui suit:

Investir dans la formation initiale : Des investissements sont nécessaires car il manque de professeurs pour former des informaticiens de haut niveau capables de faire de la R&D, qui est une activité à forte valeur ajoutée. Dans cette optique, le logiciel libre est important car il permet une bonne compréhension du fonctionnement d’un logiciel et d’un système informatique, puisqu’on a accès à toutes les parties du logiciel ou du système.

On ne saurait mieux dire.

J'ajouterais quelques petites suggestions, qui ne sont que du bon sens:

  • il faut attirer des étudiants vers l'Informatique: alors qu'aux US, de ce que me confirment mes collègues de là bas, on constate une reprise d'intérêt dans cette discipline, en France on a pu observer un réduction important des effectifs; n'oublions pas que pour former un bon ingénieur il faut 5 ans au moins, et pour un bon enseignant chercheur il en faut plus de 8, et il n'y a pas de baguette magique qui permette de comprimer ces délais;
  • il faut pour cela adapter le curriculum d'Informatique, même si cela prend du temps et de l'énergie, et ne se résume pas à un simple calcul de nombre d'heure de présence devant les étudiants: il faut créer les liens entre communautés de Logiciel Libre, enseignants, chercheurs, étudiants, dans un écosystème complexe et dynamique;

Tout cela est nécessaire non seulement pour pouvoir répondre aux besoins ponctuels que cette étude de l'OPIIEC identifie clairement, mais pour les besoins de la société tout entière, qui est de plus en plus dépendante des technologies numériques pour tous les aspets de la vie de chacun.