Nous vivons en ce moment une mobilisation grandissante contre la reforme du
statut des Enseignants Chercheurs qui est proposée par la ministre de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Il y a des vraies raisons pour s’opposer à l’entrée en vigueur du texte dans sa
mouture actuelle, sur lesquelles beaucoup d’encre a déjà coulé, mais le décret
aurait pu être accepté, après les amendements majeurs qui s’imposent sur les
promotions, l'évaluation et le service, dans un contexte dans lequel la confiance existait
entre la communauté variée des enseignants chercheurs et le gouvernement.
Cela aurait pu être le cas il y a quelques mois, mais il est clair pour tous que la
confiance est perdue aujourd’hui: je ne sais si cela vient de manque de
concertation, de prises de positions maladroites, de bourdes, ou d’une réelle
volonté de clouer au pilori l’ensemble des enseignants chercheurs, mais ce n’est
pas sur ça que cela m’intéresse d’attirer l’attention de mes collègues.
Ce qui m’inquiète, est que dans le contexte actuel, on risque d’aller vers le
retour pur et simple au décret de 1984 en vigueur aujourd’hui. On ne lit
d’ailleurs que cela dans la presse et sur certains tractes que circulent:
"retrait du projet de décret sur les enseignants chercheurs!"
Vraiment? Est-ce bien ça que nous voulons? Pas si sûr... si le seul résultat de la
mobilisation actuelle était le retour au décret de 1984, ce serait une
victoire à la Pyrrhus1.
Dans ce billet, je me limiterais à traiter la cas des charges des enseignants chercheurs, en laissant pour
l'instant de coté les questions, tout aussi importantes, mais qui méritent une analyse à part, de l'évaluation et des promotions.